La pompe à chaleur de demain, avant tout une affaire de réglementation !
Actuellement, trois réglementations européennes appuient, encadrent et influencent la technologie des pompes à chaleur et leur conception.
La première, la Directive ecoDesign prévoit l’augmentation de l’efficacité énergétique des appareils consommant de l’énergie. En effet, de nouveaux paliers d’efficacité énergétique sont prévus en 2025 et 2027 pour le chauffage des locaux et la production d’eau chaude sanitaire. Pour la climatisation, en revanche, il faudra attendre 2027.
Cette directive est organisée par groupes de produits.
Une seconde règlementation européenne, Reach est également en cours de révision. Initialement adoptée pour protéger la santé humaine et l'environnement contre les risques liés aux substances chimiques tout en favorisant la compétitivité de l'industrie chimique de l'UE, cette réglementation concerne dans une juste mesure les pompes à chaleur puisque certains HFC et certains nouveaux fluides à faible GWP (contribuant à l’effet de serre) comme des HFO sont susceptibles de se dégrader en TFA (acide trifluoroacétique et ses sels).
Les TFA et PTFA, ces termes un peu barbares, sont considérés comme très dangereux pour la santé humaine et se dégradent extrêmement lentement dans l’environnement. La révision du règlement Reach propose donc de bannir les substances susceptibles de produire des TFA et PTFA.
Enfin, la troisième réglementation nommée F-Gaz prévoit une réduction jusqu’à 2030 des gaz fluorés – les HFC - mis sur le marché en Europe.
Cette révision prévoit notamment d’inclure les inhalateurs doseurs pour le quota de HFC.
Certaines interdictions sont également proposées comme le GWP, fluide utilisé dans les pompes à chaleur monobloc devra être inférieur à 150 pour les appareils biblocs et splits, jusqu’à 12 kW de puissance et inférieur à 750 pour des puissances supérieures à 12 kW.
Ces propositions,une fois transformées en en prescriptions pour les pompes à chaleur à eau et pour les climatiseurs air/air, ces interdictions signifierait que le R32, qui devient le fluide majeur dans les pompes à chaleur en remplacement du R410A, sera écarté des systèmes dont la puissance est inférieure à 12 kW dès 2025 pour les pacs monoblocs, dès 2027 pour les pacs biblocs et les splits à détente directe.
La perspective de ces nouvelles normes à venir semble diviser les fabricants ! Certains ayant déjà adopté le R290 (propane, GWP = 3) pour leurs pacs monoblocs, comme Saunier-Duval, le groupe Vaillant dans son ensemble, Viessmann, … les autres, campant sur leur choix du R32, soulignant qu’en raison de la révision de REACH, ils ne pourront sans doute pas adopter les HFO, et mettant en avant le classement A3 (franchement explosif) du propane.
Dis-moi le fluide utilisé, je te donnerai la marque de ton installation !
Atlantic se prépare au R290.
Le groupe Atlantic se prépare au R290, mais souhaite accompagner ces développements par une solide formation à la fois des installateurs et des entreprises de maintenance. Pour le moment, si l'on en croit les derniers modèles sortis comme la nouvelle PAC Ixtra M monobloc extérieure, c'est le R452B qui est retenu !
Cette PAC disponible en six modèles (dont les puissances varient de 9 à 17 kW) affiche une efficacité énergétique saisonnière de 128 à 135% pour un départ chauffage à 55°C. Ces six modèles sont avant tout conçus pour remplacer le parc des pompes à chaleur vieillissantes ainsi que le remplacement des chaudières fioul.
Vaillant semble vouloir nager entre deux eaux et Panasonic adopte définitivement le R32 !
Le fabricant européen Vaillant pousse ses pompes à chaleur au R290, mais aussi au R32.
Panasonic, particulièrement attentif au marché de la pac européen, profite du salon Interclima 2022 pour dévoiler deux nouvelles gammes de pac Aquarea : la série K au R32 et, surtout, la série L au R290.
Au-delà de sa gamme Aquarea L, Panasonic compte introduire d’autres systèmes au R290, au fur et à mesure que les réglementations seront adaptées en Europe pour rendre l’emploi du propane, sinon facile, du moins possible.